Lorsque Jocya Vancoillie a quitté sa ville de Willems pour se rendre à la proclamation des résultats à Lannoy, elle avait le sourire. Mais en entrant dans la salle Échevin, elle savait qu'elle avait perdu. Bien imprudent de faire des projections avant que tous les résultats ne soient tombés...
PAR SARAH BINETET MARTINE DIEUDONNÉ
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Joëlle Cottenye, plus prudente, a attendu que sa victoire soit officielle pour laisser éclater sa joie. Et lorsqu'elle est montée sur la scène pour remercier la foule de sympathisants des deux candidates, elle a déchaîné les applaudissements. Mais lorsqu'elle a salué son adversaire, elle a été huée par une poignée d'individus qui ont même fait quelques allusions malvenues à Marine Le Pen. « Je suis une sportive, je salue mon adversaire. C'est la moindre des corrections. Mais j'ai cru lire sur ses lèvres des mots pas très tendres à mon égard... » Jocya Vancoillie affirmait dans l'après-midi que Lys-lez-Lannoy jouerait le rôle d'arbitre. Mais les 423 voix d'avance n'ont pas suffi à endiguer la déferlante hémoise qui s'est portée sur Joëlle Cottenye : 666 voix supplémentaires pour la candidate de l'UPN.
Le score est sans appel puisque Mme Vancoillie n'arrive en tête qu'à Lys et dans sa ville de Willems, et d'une poignée de bulletins à Anstaing (Pévèle). Elle totalise finalement 47 % des suffrages contre 53 % à son adversaire.
« Le peuple s'est exprimé. C'est la fin de 13 ans d'immobilisme, d'indisponibilité et de manque d'interlocuteur. Les habitants veulent une nouvelle dynamique pour ce canton, commente la gagnante de ce scrutin. On a fait un travail d'équipe lors de cette campagne, avec des gens des 13 communes, des gens de tous bords. Pas une campagne politique, une campagne de bon sens, de terrain. On a écouté. Et j'ai compris des choses. On n'est pas le candidat d'un gouvernement, mais celui d'un territoire. Il y avait une demande de changement, on était à l'écoute. Dès lundi, je tourne une page et on va se mettre au travail, tous ensemble. La démocratie a parlé. » Jocya Vancoillie tente de faire bonne figure, mais la pilule est dure à avaler. « Elle s'est cachée derrière l'étiquette UPN pour ne pas avoir à assumer l'échec de la politique nationale. J'estime que mon bilan est propre. Quand aux reproches d'absence sur le terrain, je ne suis pas de celles qui ne font que paraître, de celles qui aiment les paillettes. Je me suis engagée pour accompagner les gens et les projets locaux dans la discrétion.
Contrairement à la ligue des maires de droite qui se sont ralliés à Joëlle Cottenye sous la pression de Francis Vercamer. Le candidat, c'était lui, pas elle ! Mais je suis sereine, je respecte les électeurs. Ce n'est qu'une bataille perdue, je continuerai à poursuivre mon travail et à militer pour ceux qui souffrent. Elle devra faire ses preuves et nous serons vigilants. par rapport aux engagements qu'elle a pris et qu'elle ne pourra pas tenir.