L'UMP multiplie désormais les attaques fantaisistes sur la légalité des primaires, dénonçant un pseudo-"flicage des français", un "suffrage censitaire" organisé par le PS.
Depuis plusieurs semaines des contacts ont été pris par le PS avec la Cnil, la Commission nationale des comptes de campagne et de financement des partis politiques (CNCCFP), le Conseil
Constitutionnel....et le ministère de l’Intérieur. Quelques rappels juridiques de base suffisent pour se rendre compte que les primaires sont évidemment légales. Revue de détail point par
point.
Le fichier utilisé est accessible à tous
C’est le fichier électoral que tout parti politique ou candidat peut consulter ou recevoir copie, comme l'explique l'article L 28 du code électoral. Il sera transmis par les préfectures. Le ministère de l’Intérieur, dans une circulaire du 10 janvier aux préfets, leur a
demandé d’inciter les communes à transmettre les fichiers électoraux sous support informatique.
>> Consulter le résumé de la circulaire diffusé par la préfecture de Moselle (p.3)
La somme des fichiers électoraux sera traitée, notamment pour répartir les électeurs sur les bureaux de vote primaires qui ne seront pas forcément les bureaux de vote républicains, afin de
constituer le fichier électoral des primaires. Ce fichier sera déclaré à la Cnil ainsi que le fichier des présidents et accesseurs des bureaux de vote, conformément au mail que nous a envoyé la
Cnil le 30 mars. Ce fichier sera détruit après le scrutin sous contrôle d’huissiers de justice.
Un deuxième fichier sera constitué sur la base du volontariat des électeurs qui laisseront leurs coordonnées et accepteront qu’elles soient utilisées pendant la campagne. Ce fichier est à priori
exonéré de déclaration à la Cnil au titre du fichier des membres et correspondants des partis politiques, mais il sera néanmoins déclaré pour plus de sécurité.
Aucun problème de constitutionnalité
Dans un courrier du 15 mars 2011, Jean‐Louis Debré a écrit «qu’il ne revient pas au Conseil constitutionnel d’intervenir sur les modalités de désignation des « précandidats » par les partis politiques».
>> Le courrier envoyé par Jean-Louis Debré
Une participation aux frais complètement légale
L’argent demandé aux électeurs est une participation aux frais, à l’instar des collectes pratiquées, par exemple, aux sorties des meetings, comme l'explique la lettre de la CNCCFP du 11 mars. Ce n’est pas un don et donc ne donne pas droit à un reçu fiscal. Il n’y aura pas de connexion entre le montant donné par un électeur et son identité. Le montant de la recette de la primaire et tous les documents nécessaires seront bien entendu transmis à la CNCCFP.
>> Consulter la lettre de la CNCCFP
Comptes de campagne
Seules les sommes engagées par le candidat élu pour convaincre les électeurs seront intégrées aux comptes de campagne (lettre de la CNCCFP du 11 mars 2011).
Locaux de vote
Les communes peuvent mettre à disposition des partis politiques des locaux communaux selon des modalités définies par le maire, le Conseil Municipal fixant, en tant que de besoin, la contribution due à raison de cette utilisation (article L 2144‐3 du code général des collectivités territoriales). Cette disposition a été rappelée aux Préfets dans la circulaire du ministère de l’Intérieur du 10 janvier, circulaire intitulée « organisation d’élections primaires par les Partis politiques.