La réforme du lycée repoussée, la mobilisation lycéenne continue!

Xavier Darcos a décidé lundi après "consultation" et "accord" de Nicolas Sarkozy de repousser la réforme des lycées (avec la classe de seconde dès la rentrée prochaine) face à la grogne croissante dans les lycées. Cette décision est une vraie surprise.

"Nous avons trouvé qu'il était convenable de faire ainsi parce que objectivement le climat ne se prête pas à avancer sereinement" sur cette réforme, dit le Ministre qui justifie sa décision par le fait que le "consensus" du premier temps est "menacé par les attaques répétées des opposants à tout progrès du système éducatif". "Dans ce contexte qui expose la sécurité des lycéens et des personnels, les conditions d'un dialogue serein et responsable ne sont plus réunies". Il faut "prolonger les discussions sur le lycée, en abordant sans tabou tous les sujets, qu'il s'agisse de la place des enseignants dans ce futur lycée ou de l'équilibre respectif des disciplines". "Ces équilibres devront faire l'objet d'une large concertation avec les représentants des enseignants, des lycéens et des familles". Du même coup, la conférence de presse de demain a donc été "annulée".

François Fillon, Premier Ministre, a justifié ce report en affirmant qu’il y avait "besoin d'explication" et que l'"on n'est pas à trois mois près". "Xavier Darcos a décidé de laisser plus de temps pour la mise en oeuvre de la réforme".

Lucie Bousser, présidente de l'UNL, en annonçant la poursuite des actions lycéennes et le maintien de la journée de manifestations pour jeudi, a déclaré que : "C'est une avancée". C’est un "succès" ont déclaré des syndicats et les lycéens qui maintiennent la mobilisation de jeudi.

Pour Gérard Aschieri, Numéro 1 de la FSU, "C'est un succès, un résultat des mobilisations", "Cela fait partie des gestes que le ministre avait besoin de faire pour renouer le dialogue » demandant immédiatement des avancées pour l’école primaire !

En plus de l'UNL, la Fidl a appelé à des mobilisations mardi et jeudi et des "réveillons revendicatifs" devaient être organisés dans les lycées à l'appel du Snes-FSU, un "mot d'ordre" "dangereux" pour le premier syndicat de proviseurs…

Depuis 15 jours, des actions lycéennes particulièrement fortes inquiétaient proviseurs et pouvoirs publics. Des chefs d'établissements avaient fait part de "l'inquiétude et l'exaspération des personnels de direction" face à des mouvements avec "une agressivité inconnue à ce jour et une quasi-impossibilité de dialogue avec les lycéens".