Invité sur RMC le jeudi 12 février 2009, le ministre de l’Éducation nationale s’est
autorisé à tenir des propos insultants.
Pour le Sgen-CFDT, de tels propos sont à la fois stupéfiants et scandaleux.
Xavier Darcos sait forcément que les professeurs stagiaires ne se contentent pas de « remplacer quelques professeurs absents », puisque ce sont ses services qui, chaque année, mettent
en place à leur intention des classes en toute responsabilité, huit heures par semaine dans le second degré, un jour par semaine pendant trente semaines et six semaines complètes par an dans le
premier degré.
Il sait forcément qu’ils sont encadrés par des enseignants chevronnés qui enseignent dans des classes, maîtres-formateurs du premier degré et professeurs associés du second degré : ce sont
ses services déconcentrés, les rectorats et les inspections académiques, qui en fournissent les moyens.
Il sait bien qu’en lieu et place de « théories générales de l’éducation », ils doivent se confronter à la rude réalité d’un métier de plus en plus difficile, avec l’appui de leurs
tuteurs, et l’oxygène indispensable que leur apportent les aller-retour avec l’institution de formation.
C’est la réforme qu’il propose qui peut conduire à un « simulateur de vol » pendant la formation en master, parce qu’il ne veut pas financer une vraie formation en alternance, et que la
première année de pratique professionnelle, à cause de cette préoccupation exclusivement comptable, sera pour de nombreux débutants une épreuve insurmontable et traumatisante.
Par une réforme mal conduite et manquant d’ambition, c’est le gouvernement lui-même qui est en train d’inventer ce dont il impute la responsabilité aux instituts universitaires de formation des
maîtres. Pour le Sgen-CFDT, tant de désinformation et de mépris sont insupportables.