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Le blog de JEROME Dehaynin

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Réactions et informations sur l'actualité politique de la ville de Wasquehal, du canton, du département et de la région ainsi que de la politique nationale


Interview exclusive de Bernard Roman, Députe, 1er Vice-Président de la région Nord-Pas-de-Calais

Publié par jérôme dehaynin sur 2 Juillet 2009, 05:50am

Catégories : #Interviews exclusives

Après la campagne des élections européennes et les résultats que l'on connait, comment te situes-tu dans le débat interne entre le projet d'abord et les primaires à gauche? 

Le temps du congrès est maintenant derrière nous et la question du débat, permanente pour les socialistes, puisque c'est à la fois la force et la nature de notre Parti, ne doit plus se poser en termes de courant de motion ou de personne mais réellement en terme de projet. C'est ce qu'attendent de nous non seulement les militants, mais au delà, tous les français qui ne demandent qu'à croire de nouveau en nous.

Les résultats catastrophiques des élections européennes doivent nous inciter plus que jamais à nous rassembler pour dégager ensemble les lignes force du projet que nous présenterons aux français. Cette question du fond, des réponses que nous proposons pour sortir de la crise, pour construire la société conforme aux valeurs de liberté, de justice et de progrès qu'attendent les citoyens, est naturellement la question ultra prioritaire.

A cet égard, la mode qui semble vouloir s'installer de poser la question du mode de désignation de notre candidat pour 2012 me semble dangereuse à deux égards.

* D'abord, le risque existe en proposant d'emblée la désignation d'un candidat de toute la gauche de provoquer l'irritation des autres formations de gauche qui n'ont pas forcément envie d'être aujourd'hui "à la remorque" du P.S.

* Le deuxième inconvénient, et il n'est pas mince, c'est qu'il nous exonère de parler du fond... et c'est cela qui doit être notre priorité aujourd'hui.

Le débat interne n'a donc de sens aujourd'hui que dans cette perspective du projet.

Si les socialistes ne comprennent pas aujourd'hui que leurs divisions, leurs querelles personnelles, leurs mises en cause permanentes ont donné d'eux l'image qui a contribué à leur échec, c'est à désespérer de l'avenir. 

Après le 7 juin, le congrès de Versailles et les annonces du Président puis le remaniement ministériel, comment penses-tu que le Parti Socialiste et ses élus nationaux doivent agir collectivement? Comment peut-on, dans l'opposition, aider nos concitoyens à survivre et avancer dans la crise? 

La réunion du Parlement pour le discours du Président et le remaniement qui a suivi n'ont fait que confirmer ce que nous savons depuis les élections présidentielles. Nicolas Sarkozy se comporte toujours comme s'il était en campagne électorale, mais il y a loin entre les discours, souvent empruntés à la gauche, et les actes qui traduisent la politique la plus à droite que la France ait connue depuis la libération.

Contrairement au discours officiel sur la baisse des impôts, les prélèvements obligatoires continuent d'augmenter dans notre pays, mais face au paquet fiscal qui a réduit de 10 milliards d'euros les prélèvements sur les plus riches, la hausse des cotisations sociales, des cotisations mutuelles ou des franchises médicales pénalisent fortement les français moyens ou ceux qui rencontrent des difficultés.

Aujourd'hui près d'un français sur cinq renonce à se soigner pour des questions financières alors que les plus riches continuent chaque année de bénéficier du bouclier fiscal. C'est intolérable!

Au parlement et plus particulièrement à l'Assemblée Nationale nous ne ménageons pas nos efforts pour tenter de faire entendre notre voix, mais la reconquête passe aussi par la proximité et le contact permanent avec les citoyens qui souffrent dans leur vie quotidienne.

Je sais que les citoyens que je rencontre toutes les semaines dans mes permanences attendent de nous que nous les écoutions, que nous entendions leurs problèmes, leurs souffrances, mais aussi que nous esquissions avec eux des pistes, des solutions pour l'avenir.

C'est d'abord cela le travail de l'opposition: être là aux côtés de ceux qui souffrent, qui se battent pour leur avenir, celui de leurs enfants. Mais le travail de l'opposition, c'est aussi de ne pas attendre que le balancier revienne vers la gauche par simple rejet de la droite.

Il nous faut construire une alternative crédible à gauche qui conduise les citoyens à se dire: "oui, c'est avec eux que je veux bâtir l'avenir, c'est avec eux que je changerai la vie". 

Comment penses-tu que le parti doit travailler pour ne pas faire l'impasse sur les élections régionales de mars prochain tant en fédération qu'au niveau national? Quelle participation des militants espères-tu? 

Les élections régionales constituent aujourd'hui un enjeu capital pour le P.S. au plan national puisque nous détenons 20 des 22 régions de la France métropolitaine et que derrière les élections européennes le comportement des électeurs sera regardé de très près.

Je suis pour ma part d'accord avec la plupart de spécialistes des études d'opinion pour penser qu'il est illusoire de penser que les électeurs qui nous ont manqué le 7 Juin reviendraient mécaniquement aux urnes à l'occasion des régionales pour nous soutenir. Il va nous falloir les convaincre de nous faire de nouveau confiance. Dans cette tâche, le rôle de notre Parti et donc, naturellement de ses militants sera essentiel.

Cela signifie que, comme nous l'avons fait en 2004, il nous faut associer les militants dès la mise en œuvre de la réflexion sur notre projet régional en Septembre. Pour que chacun se sente impliqué dans cette campagne qui sera dure, il faut que chaque militant se sente acteur de l'élaboration de notre programme et du choix de nos candidats.

Dans notre Région, je pense que le travail que nous avons réalisé est de grande qualité au regard des engagements que nous avions pris devant les électeurs. Avec Daniel Percheron, dans un travail d'équipe qui ne s'est jamais démenti, nous avons collectivement relevé tous les défis. Nous n'aurons pas à rougir de notre bilan, mais il ne nous faut pas non plus faire de faute dans la préparation de cette campagne. Pas de divisions affichées, pas de jeux personnels, pas de francs-tireurs et une recherche permanente de rassemblement, entre nous, socialistes, cela s'entend, mais aussi avec toutes les composantes de la gauche qui le voudront, voilà les conditions qu'il nous faudra réunir pour gagner.

Dans cette bataille c’est d'abord l'engagement des militants qui fera la différence.

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