Le 1er octobre prochain, les militants vont répondre à onze questions qui leur sont posées par la direction nationale.
Ils pourront même formuler des propositions complémentaires non traitées dans le questionnaire.
C’est une très belle illustration de la démocratie interne qui prévaut au Parti Socialiste.
Jusque là pas de souci… je suis d’accord !
Cet exercice serait parfait si les militants pouvaient connaître les différentes analyses des conséquences de décisions dont la mise en œuvre n’est pas connue.
Là, cela se corse… Bernard penserait-il que les militants ne sont pas capables d’analyser les conséquences de propositions que nous défendons pour certaines depuis une vingtaine d’année ? Pense-t-il que les militants vont voter jeudi sans penser à l’avenir mais juste en regardant le passé ? Enfin, si cela était le cas : A combien de réunion Bernard a-t-il participé pour éclairer et informer les militants avant ce vote, afin que ces mêmes militants ne fassent pas n’importe quoi ?
Ainsi en est-il, par exemple, des deux questions consacrées aux « primaires ».
Depuis 1965, date de la première élection du Président de la République au suffrage universel, le Parti Socialiste a désigné son candidat par un vote. Ce fut le Comité directeur, puis le Conseil national et, depuis l’élection de 1995, le vote de tous les militants.
On procédait ainsi à des « primaires internes » sans le dire comme M. JOURDAIN faisait de la prose sans le savoir…
Joli amalgame mélangeant le vote militant actuel et le vote d’un comité Théodule quelconque précédemment mis en place qui fait penser à des pratiques UMPistes actuelles plutôt que Socialistes. Confondre, ou faire semblant de confondre le vote d’un Comité Directeur avec le vote militant donne un bon éclairage de ce que certains pensent du vote militant !
Rien de nouveau donc si ce n’est l’agitation que certains cultivent depuis des mois, voire des années, pour donner l’impression de la novation. Je me suis toujours méfié des « néos ».
Quant à l’organisation de telles primaires avec les formations de gauche qui le souhaitent, soyons sérieux. Notre système électoral à deux tours permet cette confrontation devant l’ensemble du corps électoral.
Je ne ferai qu’un seul commentaire : On a vu ce que cela a donné en 2002 !
J’imagine mal le candidat d’une autre formation de gauche que le Parti Socialiste se soumettre à un vote de désignation en dehors des procédures prévues par le code électoral.
Bien entendu l’accord politique entre les partis de gauche doit toujours être recherché, y compris pour une candidature unique.
Ceci dit, je reste moi-même sceptique non sur les primaires mais sur leur organisation… Si les primaires c’est choisir le (la) meilleur(e) candidat(e) de gauche pour porter notre projet, nos valeurs et présenter un programme qui soit socialiste, de gauche, solidaire, laïque… alors je dis « Banco ! ». Si c’est un casting entre celui qui a la plus belle cravate ou la plus belle robe, si c’est un choix de communication et d’affichage de celui qui fait plus « in » ou de celle qui fait plus « popu », si c’est désigner celui que les sondages donnent gagnant ou ayant le plus de chance de gagner face à un autre candidat sans pour autant parler de fond alors je ne suis pas prêt à jouer le pari des primaires !
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La limitation du cumul des mandats est un sujet qui passionne quelques « politologues » donneurs de leçon.
C’est bien sûr sur ce thème que je vais être le plus en désaccord avec Bernard ! Je ne pense pas que Martine ne soit qu’une politologue… Je ne pense pas que Benoît Hamon, Arnaud Montebourg (qui ferai d’ailleurs mieux de s’appliquer à lui-même ce qu’il a toujours défendu pour les autres !), Vincent Peillon, … ne soient que des politologues… Et j’ose la suite : je ne pense pas être un politologue ! Le sujet du cumul des mandats ne passionne pas que quelques politologues mais bien l’ensemble des militants de notre parti, énormément de nos sympathisants et tout autant les français…
Quant aux donneurs de leçon, si certains les écoutaient un peu plus, peut-être que certaines soirées électorales n’auraient pas été ce que nous avons vécu ! Si il n’y avait pas eu des donneurs de leçons, sans doute notre parti n’aurait pas évolué… notre déclaration de principes n’aurait pas intégré certains éléments que d’autres, bien placés, bien pensant, bien élus, avaient eux oublié ! Si il n’y avait pas eu des donneurs de leçons, peut-être que certaines pratiques existeraient encore dans certaines sections et fédérations !
Pour moi, sur ce genre de sujet, il n’y a pas d’un côté des politologues, des donneurs de leçons et des élus mais bien des militants qui discutent, débattent et avancent ensemble pour le bien de toutes et tous… Et, quand même, parler de donneurs de leçons en écrivant un texte comme celui-là est un peu fort de café !
Parmi les militants les plus « accros » à ce sujet figurent quelques un qui rêvent d’un mandat électif sans jamais y être parvenu.
Et bien oui Bernard, je me suis senti visé par cette partie… Etrangement… Mais en même temps, pour certains, dans certains territoires, il est plus facile d’être élu, de prendre la succession, d’hériter, de poursuivre une majorité ou de renouveler une équipe déjà élue que de conquérir d’autres territoires, d’autres mairies, d’autres circonscriptions… Il est vrai que pour certains, se présenter à une élection en espérant évidemment une victoire, en se battant pour nos idées et nos valeurs, en proposant un programme est plus un acte de courage militant représentatif qu’un espoir de revêtir l’écharpe tricolore…
Je suis personnellement favorable à la limitation du cumul des mandats et j’ai voté toutes les lois que la Gauche a proposées dans ce sens depuis 1981.
En même temps, il n’aurait plus manqué que cela… Voter contre une loi sur la limitation du cumul des mandats, faisant parti du programme de notre parti tout en ayant été candidat sur ce programme, l’avoir défendu devant les électeurs, et avec été élu sur ces propositions !
J’ai parlé de loi. C’est en effet le seul moyen qui garantit au Parti Socialiste de se battre à égalité de moyens avec ses adversaires de droite et ses concurrents à gauche. Si nous ne nous appliquons qu’à nous-mêmes ce dispositif nous serons en position de faiblesse et la droite en bénéficiera. Evitons cette erreur.
Voilà, la conclusion que j’attendais. Si la droite ne le fait pas… ne le faisons pas non plus... Attendons, continuons, ne changeons rien ! Face à la novation… le conservatisme teinté de bonnes intentions mais surtout pas d’actes !
Et bien non Bernard ! Au contraire ! Faisons-le, montrons l’exemple, allons au bout de notre démarche et de nos idées. Prouvons aux Français et aux électeurs que nous sommes capables de nous appliquer à nous-même ce que nous défendons depuis des années sans avoir eu le courage de le faire… peut-être parce que d’ailleurs ceux qui auraient du le voter étaient les plus concernés !
Les dernières échéances ont montré que le discours sur le cumul, sur la reconnaissance, sur le nom des personnes n’est plus audible ! Le score du PS aux élections de juin dernier, avec des listes de personnalités, cumulardes hier et encore aujourd’hui, face au score des verts et l’élection de jeunes, des femmes, issus de l’immigration, prouve que tout cela a vécu ! L’élection de Jocya Vancoillie en 1998 face à Marie Marguerite Massart dans le canton de Lannoy (et cela ne date pas d’hier !) en est une preuve également… et on pourrait multiplier les exemples dans un sens comme dans l’autre !
Les militants le demandent, le réclament… Les électeurs et les Français sont prêts depuis longtemps… Que les élus montrent qu’ils pensent bien avant tout au bien commun et non à leur propre situation…
Montrons que le cumul des mandats non seulement pour les parlementaires et le mandat unique mais également dans la durée et la
succession fait parti de nos valeurs, de nos engagements, de nos exigences… Appliquons le maintenant avant qu’une loi ne nous y oblige… Cela sera plus facile pour nous quand, revenus dans la
majorité, nous ferons enfin voter la loi que nous promettons depuis tant de temps !
Tout ceci étant dit bien évidemment dans le respect et la camaraderie... Mais de temps en temps, il est bon que les choses soient dites!