La nouvelle Commission européenne, présidée par le conservateur José Manuel Barroso a été investie par la majorité conservatrice au Parlement européen.
Cette Commission représente le pouvoir exécutif dans l’Union européenne, pourtant, dirigée par le même homme depuis 2004, elle sera faible et impuissante. Elle sera dominée par l’immobilisme sur
la forme et le libéralisme sur le fond.
Le Parti socialiste avait déjà déploré la faiblesse des ambitions lors des auditions des futurs commissaires. Il constate aujourd’hui que l’objectif d’une Commission forte n’a pas été partagé par
les autres acteurs européens.
Dans un moment où l’Union européenne est confrontée à la crise économique la plus grave depuis 1929, elle s’est donné un gouvernement faible. Alors que l’Union doit relever d’immenses défis
internationaux, son équipe dirigeante n’est pas à la hauteur.
Le Parti socialiste déplore le renoncement face aux enjeux économiques, sociaux et climatiques. Il dénonce un repli dans le libéralisme en ce qui concerne les impératifs d’harmonisation fiscale
et d’harmonisation sociale, sur l’ambition d’une politique industrielle, sur les moyens de l’Union, son budget, la politique régionale et la politique agricole, sur la protection des services
publics et des services sociaux, ou encore sur les véritables priorités et orientations de la politique étrangère et de sécurité commune.
Face à une crise majeure, on voit se dessiner une Europe mineure. C’est un sujet d’inquiétude pour les citoyens qui croient que l’Europe peut les protéger.
Le vote des députés européens socialistes français contre l’investiture de José Manuel Barroso exprime notre refus d’une Europe réduite aux acquêts de l’intergouvernemental.
Au sein du Parti socialiste européen, les socialistes français défendront, plus que jamais, la nécessité d’une nouvelle impulsion pour bâtir une véritable Europe politique, économique et sociale.
Jean-Christophe Cambadélis,
Secrétaire national à l’Europe et à l’international